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Château de la Bâtiaz

Château épiscopal de La Bâtiaz

Martigny.

La Tour de la Bâtiaz, (Bastida), était autrefois le château épiscopal, et sans daoute une redoutable forteresse implantée au carrefour de la route de l'Italie et celle de la vallée du Rhône du Haut-Valais au bassin du Léman.

Martigny était une ancienne possession des évêques du Vallais qui avaient là, dans
le principe (IVe siècle), leur siège épiscopal dans la ville gallo-romaine d’Ociodurum
Aussi y trouve-t-on, dès l’origine de l’histoire, un château épiscopal et un vidomnat.
I. Du château épiscopal il ne reste que la tour dite de la Bàlia (Bastida), tour décapitée s’élevant sur une enceinte carrée de vieux murs qui semblent lui servir de piédestal. On en a fait aujourd’hui un belvédère à l’usage des touristes. En face s’ouvre la vallée supérieure du Rhône et le regard se repose à l’horizon sur les neiges éternelles du Haut Vallais. Une forteresse dut s’élever de bonne heure en ce lieu, qui commandait le cours du Rhône, et le pas de St-Brancher ou la route d’Italie par le Montjoux. Dès 1233, on y trouve un châtelain, Amédée de Rarogne. Peu après, en 1259, le comte Pierre de Savoie étant en guerre avec l’évêque de Sion, Henri de Rarogne, se jeta sur le château de Martigny, qui lui demanda un siège en règle. Les mangoneaux — grosses poutres suspendues dont l’extrémité armée d’une fronde de
cuir jetait d’énormes pierres — étaient en mouvement pour ébranler les murailles. En même temps, les mineurs, protégés sous des abris recouverts de cuirs crus, sapaient les murs assis sur le roc. Enfin, en janvier 1260, un pan de m ur tomba et fit brèche ; le château fut pris et le vainqueur put se porter sur Sion, en enlevant sur sa route un autre château episcopal à Ardon *.
L’évêque vaincu dut céder au Comte ses terres et châteaux situés au-dessous de la Morge, et le Comte lui céda en retour ses droits et fiefs d’au delà de cette rivière.
Mais huit ans plus tard (14 nov. 1268), un nouveau traité conclu « aux granges de Martigny » rétablit l’ancien état de choses, et Martigny fit retour à l’évêque .
Aussi, en 1281, l’évêque Pierre d’Oron se hâtait-il d’en rebâtir le château, « membre honorable et de défense » de son église. Son châtelain, Rodolphe, fut chargé de l’oeuvre, moyennant la fourniture d’une somme de 2,400 liv. maur. (100,000 fr.) ; de son côté, le Chapitre accorda au prélat, dans ce but, la perception pendant six ans des premiers fruits des bénéfices vacants.
Deux faits postérieurs nous donnent une idée de l’importance de ce château. En 1327, devant les entreprises d’Edouard de Savoie, on y entretient dix clients (sergents d’armes) armés de l’épée, du bouclier, de la lance et de la cervellière de fer. En 1333, le châtelain, François de Compeys, y entretient 9 clients et 3 guetteurs.
Les gages du châtelain, « recteur de la juridiction épiscopale à Martigny et Montreux », sont de 50 liv. maur. (1,700 fr.).
La châtellenie de Martigny, enclavée dans les possessions de la Savoie, tentait naturellement l’ambition de ses Comtes. Les guerres intestines du Vallais leur vinrent en aide ; car, dès 1351, les hommes de Martigny se mirent sous la sauvegarde d’Amédée VI ; et enfin le traité de 1392 compléta l’acquisition.
Ruiné en partie, en 1475, lors de la conquête des Haut-Vallaisans, le château fut réparé par l’évêque Silinen. Puis, pendant les luttes du cardinal Schiner et de Georges Supersaxo, ce dernier l’assiégea, l’enleva le 15 janvier 1518, s’y cantonna pendant six mois et enfin le livra aux flammes ; le château ne se releva plus, mais sa forte tour est encore debout.
II. Le vidomnat de Martigny était, dès le XIIe siècle, aux mains d’une famille qui avait pris le nom du lieu, les nobles de Martigny. Guillaume de Martigny figure, en 1179, parmi les vassaux de l’évêque de Sion, et le vidomnat resta dans cette famille pendant plus de six générations. — Or la maison de ces vidomnes était au village actuel de La Croix. Le vidomne Pierre II, en 1265, est dit en effet habiter une maison voisine des Rapes. Aujourd’hui ce n’est plus qu’une masure, sur la porte de laquelle est encore un écusson armorié. — Vers 1424, Marie de Martigny, fille de Jean, porta le vidomnat à noble Hugues Muséti alias Excliampéry, et en 1430 elle prêta hommage au Duc de Savoie qui l’investit par la remise d’une dague. Cet acte fut passé au Prieuré du lieu; mais les vidomnes avaient alors leur maison d’habitation à Martigny-bourg.
C’est là qu’en 1439 Marie de Martigny recevait les reconnaissances de ses feudataires. Après elle, ses enfants les y recevaient en 1446. — L’ainé, noble Jean Excliampéry, eut François, qui fit hommage au cardinal Schiner, en 1505, et peu après, sa fille Barbe Excliampéry portait à son tour le vidomnat et la maison vidomnale de Martigny-Bourg ^ à son mari, noble Louis de Monthéis, vidomne de Leytron, qui prêta hommage, en 1526, à l’évêque de Platèa, sous le plait de 100 sols m aur... Le fief est resté à cette famille jusqu’en 1798.
Le fief Patricii, détaché du vidomnat, avait été porté aux nobles Patricii du Val d’Aoste, par la seconde fille de François Excliampéry; une alliance le fit passer aux
de W erra (1538), puis aux De Courten1... Le fief prêtait hommage avec le vidomnat.
Martigny avait reçu des évêques de Sion ses libertés et franchises qui furent renouvelées en 1338 et 1340, « prout ab antiquo » 2. Cette communauté était alors sur le même pied que celles du Haut Val lais; il n’en fut plus de même après la conquête de 1475.
Nous terminerons cette courte notice en rappelant qu’un cadet de la famille des anciens vidomnes, noble Jean de Martigny étant passé en Bourgogne, où il fut seigneur de Rocheprise et mourut vers 1570, y fit branche et y laissa une descendance qui ne s’éteignit qu’au XVIIIe siècle. On voit à Cluny, dans l’église de Notre Dame, la pierre tombale armoriée de deux seigneurs du pays, François de Beugne, chevalier, et Nicolas de Belleperche, chevalier, le prem ier mort en 1694, le second en 1748. Jean de Martigny, dernier du nom, fut gendre de l’un et beau-père de l’autre.

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Château de la Bâtiaz - Martigny

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